Jacques Gorde

"Sangles lâchées, donnent des ailes"

Toute une frénésie "dessinatoire" s'enchaîne et se bouscule depuis l'âge de 15 ans, l'âge de liberté d'entraves, où il peut enfin s'exprimer à sa façon.

Il commence à peindre, et puis brûle ses toiles. Autodafé initiatique. Têtu, il recommence.

Il faut, dit-il, haïr ce que l'on fait, pour ensuite, lui redonner sa vraie passion. "L'amour passe par le doute, la passion par le labeur. Il ne faut pas confondre l'artisan et l'artiste.

L'artisan répète ce qu'il a appris à faire, l'artiste tente à chaque instant, ce qu'il ne sait pas encore bâtir. Il existe une différence fondamentale, entre se reproduire et celui de s'inventer.

Une oeuvre est une lutte à chaque instant renouvelée. En même temps qu'une magnifique histoire d'amour, on provoque la faute, pour mieux la corriger."

Jacques GORDE n'aime pas agir avec les mots.

Il préfère le silence de son atelier, où les tubes de peinture éventrés s'amoncellent, et sont un puits d'histoire et de prochaines aventures picturales."

Si Jacques GORDE à la main de l'ouvrier qui en oublie son corps, il a surtout ce qui a de plus profond, le coeur d'un artiste, humble. De force universelle à vouloir peindre sa mémoire prochaine.

Paul-Robert THOMAS